
« À LA NAISSANCE, ON NE VOUS DONNE QU’UNE PETITE ÉTINCELLE DE FOLIE. VOUS NE DEVEZ PAS LA PERDRE! » – ROBIN WILLIAMS
C’est avec surprise que j’ai découvert un nouveau film de Robin Williams (je pensais les avoir tout vu)! Il date de 1998, et évoque la vie après la mort, son titre (intriguant): « What dreams may come ». J’y ai trouvé beaucoup de redondance avec le nombre (impressionnant) de livres lus sur le sujet de l’afterlife (l’après vie) – à ce sujet je recommande vivement celui-ci: La Mort Expliquée aux Enfants.
Je voulais introduire Robin Williams d’une façon qui m’est propre. J’ai un attachement particulier pour cet acteur et grand artiste qui nous a quitté en 2014. De Jumanji à Dead Poets Society. Je ne serai en sélectionner un parmi tant de films qui m’ont tant marqué…
Récemment sa femme, a évoqué au journal britannique le Guardian que l’origine de sa mort, et de son suicide (cause officielle) provenaient plus particulièrement d’une maladie qui allait bien au delà de la depression. Une maladie appelée la démence à corps de Lewy (DCL). J’en parle car on l’a tellement évoqué dans les médias, je pense qu’il méritait tout de même une meilleure fin que celle qui fut la sienne.
Alors après avoir survolé et visualisé nombreuses de ses interviews, tout particulièrement celles de Charlie Roses (au fil des années). Je découvre la personne qui se cache derrière la multitude de personnages (du moins j’essaye). Afin de débuter cet article il est important de rappeler qu’avant de se retrouver à l’écran, Robin Williams était connu et réputé pour ses stand-up, son comique et ses improvisations (une véritable passion).
Son approche de l’impro’ en une phrase:
Si tu lâches vraiment prise, tu trouveras quelque chose de meilleur.
Dans une interview donnée en 2000, Charlie Rose questionne Robin Williams sur l’influence de son passé en tant qu’acteur.
Charlie Rose: « Être un bon comédien (et impro’) doit forcément venir d’une enfance difficile? »
Robin Williams: « Vous et moi, nous savons qu’être enfant unique signifie une certaine solitude. On est amené à nourrir son imagination… Tu sais que ton imagination est très active. Pour moi (en tant qu’acteur) lorsque je joue c’est comme une explosion d’énergies. Ma première classe d’impro c’était ma première expérience de cela justement ».
Après avoir évoqué ses débuts, on l’interroge sur le sujet de la peur, en général et surtout la peur de l’échec lorsqu’on se retrouve face à un public.
Charlie Rose: « Y a t-il la peur de l’échec lorsque vous êtes sur scène? »
Robin Williams: « Oh oui! Mais j’imagine qu’on la dépasse (à un moment ou un autre). Mais il faut prendre l’opportunité parce qu’il faut échouer pour trouver le nouveau. C’est la raison pour laquelle je continue à retourner dans ce club. Il faut d’une certaine manière prendre sa chance. C’est presque comme si vous lâchiez prise. Ça fait partie du chemin. À première vue ça fait peur, puis on y retourne.
J’imagine que c’est pareil pour plein d’autres choses, lorsque tu joues et que ça ne fonctionne pas… tu y retournes et dans ta tête ça fait: « rendez vous en phase 2”. Avance et après tu trouves, sors puis éventuellement d’une façon ou d’une autre quelque chose va se manifester et c’est pour cela que ça prend du temps, mais si tu as le courage tu peux le faire ».
Charlie Rose: « Et lorsque ça fonctionne comment sa se ressent exactement, dans votre corps? Est-ce que c’est similaire à une expérience hors du corps? »
Robin Williams: « Ton esprit est en train de fonctionner et lorsque ça marche vraiment c’est comme si quelque chose d’autre prenait le dessus »…
Charlie Rose: « Êtes-vous un meilleur acteur grâce à votre instinct? »
Robin Williams: « Oui, l’instinct donne une certaine liberté. Tu n’as pas peur d’essayer quelque chose de nouveau. À cause du comique, tu dois essayer tout et n’importe quoi, l’un nourrit l’autre. Le jeu d’acteur procure une certaine concentration, et lorsque tu l’utilises tu peux vraiment rester dans le personnage, l’explorer, et ils se nourrissent mutuellement, c’est quelque chose de symbiotique »!
Dans une interview donnée en 2002, à l’occasion de la sortie du film One Hour Photo, le réalisateur Mark Romanek décrit Robin Williams d’une façon éloquente qui est la suivante:
« Vous savez il y a beaucoup de tension crée parce que nous connaissons Robin Williams des talk-shows, des comédies et stand-up donc nous savons qu’il a cette quantité d’énergie volcanique. Quant il joue ce personnage modéré qui se retient, nous savons qu’il représente ce volcan et ça crée beaucoup de tension ».
Lorsque Charlies Rose, questionne Robin Williams sur son futur et ses projets il répond:
Robin Williams: « Je veux continuer à faire ce genre de film. Des films intéressants. L’important c’est ce qu’on laisse derrière nous, avec un film comme celui-ci on se dit “super”... Quelque chose qui a une sorte de « demi-vie ». Faire du stand-up c’est autre chose. Avoir accès aux deux c’est comme avoir un passeport accédant différents pays ».
En 2002, alors que Robin Williams sort de désintox, il partage son « retour à la vie »:
Robin Williams: « [après la rehab] Je suis sortie de l’autre côté. La vie est extraordinaire et je ne veux pas la rater. La simple gratitude c’est bien. C’est toutes ces choses ».
Enfin, à la suite d’une chirurgie du coeur, il revient devant la caméra pour partager son expérience en 2009 :
Robin Williams: « Après une opération du coeur, vous devenez très émotionnel et sensible ».
Robin Williams: « J’ai appris quelques leçons dernièrement dont celle-ci: écouter c’est très puissant. L’immobilité, le calme c’est aussi très puissant. L’idée de véritablement écouter, c’est-à-dire être engagé dans l’écoute. Mais aussi être engagé dans le moment présent, dans la vie ».
Quelque chose d’iconic c’est quelque chose qui tient par lui même. – R.W
J’ai très envie de terminer cet article avec ce texte, et réplique du film “Jack” de Francis Ford Coppola, datant de 1996. Je trouve ce discours tellement inspirant qu’il n’y a pour moi pas meilleurs mots pour conclure cet article avec une note d’espoir étant donné l’absence terrestre de ce grand génie.
« Je n’ai pas beaucoup de temps ces jours-ci donc je vais la faire rapide, comme ma vie. Vous savez, alors que nous nous rapprochons de la fin de cette phase de vie, nous nous trouvons à essayer de nous remémorer les bons moments, en essayant d’oublier les mauvais… et nous nous mettons à penser au futur. On commence à s’inquiéter en pensant: “Qu’est-ce que je vais faire? Qui serais-je dans 10 ans?
Mais je vous répond: Hé, regarde moi. S’il te plaît, ne t’inquiète pas autant, parce qu’à la fin, aucun de nous n’a beaucoup de temps sur cette planète – la vie est fugace. Et si vous vous retrouvez tourmentés, jettez un coup d’oeil au ciel d’été, quant les étoiles s’enfilent à travers la nuit veloutée, et lorsque une étoile filante se trace dans la noirceur du ciel passant de la nuit au jour, faites un voeux et pensez à moi. Faites de votre vie quelque chose de spectaculaire. Je l’ai fait… merci ». (extrait de la réplique de Robin Williams donnée dans le film Jack)
“The more detail you are in your work, the more universal it is”. -R.W.