
Picture: The Time Magazine
Mark Zuckerberg, créateur et fondateur de Facebook a étudié à l’université prestigieuse d’Harvard. Il a lancé son projet sans attendre (pour autant) la fin de ses études et l’obtention de son diplôme. À l’occasion de son discours donné à Harvard, je vais vous parler de ce mot: « purpose ». Ce pour quoi j’ai décidé de me lancer dans l’entrepreneuriat, à l’origine même de Solybox.
Purpose en anglais signifie bien des choses mais je n’ai pas véritablement trouvé un mot français qui me convient. Alors en voici un mix: but, objet, raison, objectif, raison d’être, résolution, détermination, intention, mission, finalité… Pour garder le sens propre du terme, je vais continuer à employer le mot anglais « purpose » – maintenant que vous en connaissez la signification 🙂
À l’occasion de ce discours, Zuckerberg nous parle d’objectif, de but et de raison d’être:
« Aujourd’hui, il n’est pas question de donner un discours « classique » sur comment trouver un but dans la vie. Faisant partie de la génération du millénaire (appelée ici « millennials« ), nous allons tenter de faire cela instinctivement. En réalité, je suis ici pour vous dire que trouver votre « purpose » n’est pas suffisant. Le challenge de notre génération est de créer un monde où tout le monde y trouve un sens de « purpose »…
« L’une de mes histoires favorites est celle de JFK visitant le centre de la NASA. Il y croise un concierge avec son balai. Il va le voir pour lui demander ce qu’il fait. Le concierge lui répond: « Monsieur le Président, j’aide à envoyer l’homme sur la lune »!
« Purpose, c’est cette idée que nous faisons partie de quelque chose de plus grand que nous, que nous sommes nécessaires, que nous avons quelque chose de meilleur devant nous (pour lequel travailler). Purpose est à l’origine du véritable bonheur« .
Le grand challenge pour cette nouvelle génération est « de garder notre société aller de l’avant. Nous ne devons pas simplement créer des emplois, nous devons aussi créer un nouveau sens of « purpose ».
Ainsi, l’idée de connecter le monde entier était une évidence pour Zuckerberg. Mais loin de là, était l’idée d’être « celui » à la tête de cette révolution. Pour cela, il ajoute: « je sais que beaucoup d’entre vous a sa propre histoire. Un changement dans le monde qui paraît si évident, que vous êtes certain que quelqu’un d’autre s’en chargera. Mais ils ne le feront pas. Vous le ferez. »
« Il n’est pas suffisant d’avoir un sens de « purpose » pour soi. Vous devez créer un sens (un but) pour les autres ».
Il insiste sur le fait que son objectif n’était ni l’entreprise, ni l’argent. Son principal objectif était l’impact qu’il pouvait avoir sur le monde. C’est alors qu’il évoque la période la plus difficile dans sa carrière. À la tête de Facebook, lorsque les choses ont pris de l’ampleur, il était question (au sens traditionnel du terme), de vendre. Comme beaucoup de spécialistes vous le recommanderont d’ailleurs… Mais il n’avait pas du tout cette vision des choses…
« Aujourd’hui et des années après, je comprends que c’est comment les choses fonctionnent lorsqu’il n’y a pas de sens ou de véritable « purpose ». Il est libre à nous de le créer, pour que nous puissions tous continuer à avancer ensemble« .
Dans ce discours, il nous offre six façons de créer un monde dans lequel nous pouvons tous trouver du sens dans sa vie.
- adopter de grands projets significatifs, ensemble,
- redéfinir l’égalité pour que tout le monde ait la liberté de poursuivre son but (purpose)
- créer une communauté à travers le monde.
« Today I want to talk about three ways to create a world where everyone has a sense of purpose: by taking on big meaningful projects together, by redefining equality so everyone has the freedom to pursue purpose, and by building community across the world ».
1.Réaliser de grands projects qui ont du sens.
« Un des plus grands challenges de notre génération est de gérer le remplacements de métiers qui seront automatisés. Chaque génération a un travail qui lui est attribué. Plus de 300 000 personnes travaillent à envoyer l’homme sur la lune. Des millions de volontaires travaillent à travers le monde pour protéger les enfants de la polio. Des millions de plus construisent le barrage Hoover et bien d’autres projets… Maintenant c’est à notre tour de faire de grandes choses. Vous êtes probablement en train de vous dire: Je ne sais pas comment construire un barrage… »
« Mais je vais vous dire un secret: personne ne le sait (lorsqu’il débute). Les idées n’arrivent pas complètement formées. Elles deviennent claires au fur et à mesure que vous travaillez dessus… Vous devez simplement vous lancer ».
But let me tell you a secret: no one does when they begin. Ideas don’t come out fully formed. They only become clear as you work on them. You just have to get started.
Si je devais tout comprendre sur le fait de connecter les gens, avant de commencer, alors je n’aurai jamais lancé Facebook.
Les films et la Culture Pop n’ont rien compris à cela. L’idée d’un simple moment « eurêka » (« j’ai trouvé »), est un mensonge dangereux. Ça nous fait sentir inadéquate étant donné que nous n’avons pas eu le nôtre. Ça empêche les gens avec de bonnes idées, de se lancer…
C’est bien d’être idéaliste. Mais soyez prêt à être incompris. N’importe qui travaillant sur une grande vision sera appelé fou, même si vous finissez par avoir raison. N’importe qui travaillant sur un problème complexe va être blâmé pour ne pas avoir totalement compris le challenge, même s’il est impossible de tout savoir dès le début. N’importe qui prenant des initiatives va être critiqué pour aller trop vite, parce qu’il y a toujours quelqu’un qui veut ralentir!
Dans notre société, souvent nous ne faisons pas de grandes choses parce que nous avons peur de faire des erreurs mais nous ignorons tout ce qu’il y a de faux aujourd’hui, si nous ne faisons rien. La réalité est que quoi que nous fassions va causer des problèmes dans le futur. Mais ça ne peut pas nous empêcher de nous lancer.
Donc qu’est-ce que nous attendons?
Aujourd’hui nous dépensons cinquante fois plus pour le traitement de malades que dans la recherche de traitements pour que les gens ne tombent pas malade en premier lieu! Ça n’a pas sens. Nous pouvons résoudre cela. Pourquoi ne pas moderniser la démocratie pour que tout le monde vote en ligne? ou personnaliser l’éducation pour que tout le monde puisse apprendre?
2.Redéfinir l’égalité pour donner la liberté dont on a besoin pour poursuivre notre « purpose ».
Notre culture de l’entrepreneuriat c’est de créer plus de progrès. Pour qu’une culture entrepreneuriale réussisse, il faut que ça devienne facile d’essayer de nouvelles idées.
J.K Rowling a reçu 12 lettres de rejection avant de publier Harry Potter. Même Beyonce a dû réaliser des centaines de musiques avant Halo. Le plus grand des succès vient de la liberté de l’échec.
Mais aujourd’hui, nous avons un niveau d’inégalité des richesses qui touche tout le monde. Lorsque vous n’avez pas la liberté de prendre vos idées et de les transformer en entreprise historique, nous y perdons tous.
Soyons réalistes. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans notre système. Lorsque je peux vivre ici et faire des milliards de dollars en 10 ans, des millions d’étudiants ne peuvent se permettre de payer leurs empreints, et encore pire lorsqu’il est question de lancer une entreprise…
Il y a un grand nombre de personnes qui ne peuvent se permettre l’échec. Ils n’ont pas pu se lancer dans leurs idées. Pour réussir il n’est pas seulement question d’ « idée » ou de « travailler dur », il est aussi question de « chance ».
Nous devrions évaluer le progrès d’une société, non pas par ses mesures économiques, tel que le PIB, mais aussi sur ceux d’entre nous qui avons un rôle que nous trouvons significatif (important, utile et constructif). Parce que nous allons tous faire des erreurs, nous avons besoin d’une société qui se concentre moins sur le fait de nous bloquer ou de nous stigmatiser. Comme la technologie change, nous devons nous concentrer davantage sur l’éducation continue tout au long de notre vie. Donner de la liberté pour poursuivre son objectif, n’est pas gratuit. Les gens comme moi devraient payer pour cela.
Nous pouvons tous donner de notre temps, tendre une main. Donnons à tous la liberté de poursuivre son but (purpose). Pas seulement parce que c’est la bonne chose à faire, mais parce que lorsque plus de gens peuvent réaliser leur rêve en quelque chose de bien, nous devenons tous meilleurs…
We can all make time to give someone a hand. Let’s give everyone the freedom to pursue their purpose — not only because it’s the right thing to do, but because when more people can turn their dreams into something great, we’re all better for it.
3.Nous avons grandi « connecté ».
« À l’occasion d’un sondage demandant aux millennials à travers le monde, ce qui les définit, la réponse la plus populaire n’est pas la nationalité, la religion ou l’origine ethnique mais « citoyen du monde« . Ce n’est pas rien ».
Nous avons compris que nos plus grandes opportunités sont maintenant globales – nous pouvons être la génération qui met fin à la pauvreté, qui met fin aux maladies. Nous comprenons que notre plus grand challenge a besoin de réponses globales aussi – aucun pays, à lui seul, ne peut combattre le changement climatique ou prévenir les pandémies. Le progrès aujourd’hui requiert de venir ensemble pas en tant que ville, ou nation mais en tant que communauté du monde.
Ce ne sera pas décidé aux Nations Unies non plus. Ça se passera au niveau local, lorsque nombreux d’entre nous sentirons un sens de « purpose » et de stabilité dans nos vies, que nous pouvons ouvrir et commencer à s’occuper du monde. Le meilleur moyen pour cela est de commencer à construire des communautés locales, dès aujourd’hui.
Le changement commence localement. Même les changements globaux ont commencé petits – avec des gens comme nous. Dans notre génération, l’épreuve de se connecter davantage, ou d’accomplir nos plus grandes opportunités, revient à cela – votre habilité à construire des communautés et créer un monde où chaque personne a un sens de « purpose ».
« Que la source des forces, qui ont bénis ceux qui nous ont précédés, nous aide à trouver le courage de faire de nos vies une bénédiction. »
“May the source of strength, who blessed the ones before us, help us *find the courage* to make our lives a blessing.”
La vidéo est disponible ici (en anglais).
Source: Harvard News Gazette (mai 2017)