PodcastSolybox#Épisode#4 – Deuxième partie
Des challenges…
X: Le sport m’a forgé. Notamment le football, parce que tu partages un quotidien avec des personnes qui ne sont pas forcément du même milieu que le tien… avec des experiences et des façons de voir le monde complètement différentes. Il faut savoir se mobiliser dans les moments cruciaux, y compris les matchs. Quelque part, cette progression – avec des championnats et des trophées remportés – on a pu la faire parce que tous ensemble, on s’est mis au service de cet élément de performance. On a su mettre de côté nos différents et nos differences, pendant 90 minutes… L’ensemble de ces victoires c’est une victoire en tant que telle qui me sert énormément lorsque je fais face à certaines difficultés.
… Aujourd’hui ce sont des reflexes importants.
C: Est-ce que tu as un mantra (ou une citation) représentatif de ta philosophie de vie ?
« Le management ça s’apprend davantage dans la cour de récré que sur le banc de l’université ». S.
Je crois beaucoup dans l’apprentissage au travers de nos relations… et de l’écoute… c’est-à-dire que le regard diffèrent du miens, une façon de faire différente de la mienne va m’apporter beaucoup à partir du moment où je comprends… donc j’adore partager quand je suis à l’étranger sur des façons de faire… Où que je sois dans le monde, jamais tu ne me verras manger dans un restaurant français… J’ai besoin de comprendre la culture du pays, la façon de fonctionner des habitants même si ce sont nos voisins européens. C’est pour moi des éléments qui sont fondamentaux pour pouvoir se développer et grandir.
Le conflit
X: Le conflit n’est pas négatif à partir du moment où on sait y mettre une limite… Je suis quelqu’un qui peut être parfois assez guerrier, assez “rouge” pour reprendre des termes de principe managériaux qui peut parfois mettre en retenu. C’est une façon de partager mes convictions. Tout le sujet derrière c’est savoir si le message a été entendu et compris.
X: Sur le moment il peut y avoir des désaccords et divergences musclés, l’important c’est d’aller au delà et se poser la question suivante: Qu’est-ce qui s’est passé réellement… ?
C: Quel est le pire conseil que tu aies reçu?
Je vais citer un collègue consultant américain qui m’a dit :
“Un conseil je ne te le donnerai pas. je te le ferai payer, par contre une idée ou un point de vue, je te le donne avec plaisir!”
Donc j’utiliserai plutôt la notion de “point de vue” que de conseil.
“Avance et ne fais confiance qu’à toi, n’écoute que toi…”
Surtout pas. Alors, bien entendu, il faut se faire confiance mais il faut aussi surtout écouter ce qui se passe tout autour de soi.
C: Mais imagine quelqu’un qui est entouré de personnes dans le doute. Il devrait arrêter?
X: Qu’il y aille mais avec ceinture et bretelle ! Bien sûr qu’il faut y aller parce qu’il faut tester…
“Chercher c’est bien, mais trouver c’est mieux” – C. De Gaulle
À un moment donné, pour réaliser quelque chose il faut d’abord le tenter … par contre si on sait qu’il y a un niveau de risque important, on ne va pas mettre tout son argent sur cette idée !
… Je viendrai combattre cette idée et soutenir l’idée que entreprendre c’est pas simple mais c’est une belle realisation de soi !
“Entreprendre c’est dur, mais c’est une des plus belles aventures !”
C: Une personnalité du business ou de la culture qui t’a inspiré ou influencé?
X: Il y en a plusieurs… Je trouve qu’on vit à une époque où on a pas mal de chance… grâce aux médias on peut écouter de nombreuses personnes ou beaucoup de personnes peuvent se faire entendre, ce qui est un risque également… Il faut avoir une sacré capacité de jugement et un sens critique fort.
Il y a plusieurs typologies de personnes. Il y a quelqu’un comme Madeleine que jaime beaucoup mais depuis qu’il nest plus homme politique et dans le même sens il y a quelqu’un comme Soumier.
Quelque part, je trouve que ce sont des reflexions intéressantes et qui amènent à la réflexion de tout à chacun, des différents événements à vivre dans sa vie.
Une grande avocate marseillaise Eliane Keramidas qui a écrit le livre “Comment faites-vous pour les défendre?” … avec beaucoup de discernement, elle fait part de son approche d’avocate et comment elle est allée chercher le bon ou l’explication dans les pires monstres. Je trouve qu’à travers ses démarches, l’exercice qu’elle a pu faire, on apprend beaucoup de choses sur la nature humaine.
Alors, bien sûr, je ne suis pas là pour défendre ceux qui ont fait les pires crimes qui soient. Je trouve que la réflexion, est une approche qui est très humaine.
Un livre récent qui m’a beaucoup marqué dans la façon qu’il a été écrit c’est Sapiens – Une brève histoire de l’humanité (par Yuval Noah). Parce que je trouve que c’est une belle façon de mettre en perspective l’évolution de l’humanité et cette façon de raconter l’évolution de l’humanité sur cette échelle temps, je trouve que c’est un exercice formidable et encore une fois je trouve qu’il apprend beaucoup sur nous même et sur notre façon (être humain) d’approcher la vie et le monde.
Sinon il y a des thèmes aussi qui me portent beaucoup à réfléchir comme le thème du transhumanisme…
Ça pose des questions fondamentales sur l’évolution de l’humanité. Le livre, Google Démocratie (par David Angevin), qui au travers d’un roman, rapporte un fait qui est fort et qui pointe des questions fondamentales et encore une fois des questions auxquelles on va devoir répondre très rapidement. Je crois qu’aujourd’hui, un des vrais sujets pour nous, c’est gagner en clairvoyance par rapport à ce qui nous attend.
Pour dériver sur la politique – et comment ne pas deriver avec l’élection qui nous attend – ce que je reproche quelque part aux candidats… c’est de ne pas s’employer à parler de ces grands sujets… Il y a une responsabilité et un devoir de ces personnes qui vont guider des millions d’individus à aborder ces questions parce que effectivement, on ne peut pas parler de transhumanisme comme on va parler du Rsa ou du salaire minimum, parce que malheureusement dans la vie tous le monde n’a pas les moyens de se poser la question…
Je pense que dans le débat d’aujourd’hui il faut savoir poser des vrais sujets et les deux sujets sont importants pour moi… Il est de leur devoir (les politiques), de créer les conditions pour pouvoir aborder des vrais sujets de fonds.
C: Quelle est ta propre définition du succès ?
X: Le succès, il est avant tout personnel. Chacun a sa propre défintion du succès. Le succès est très proche de la réalisation de soi. Personnellement je ne cherche pas à avoir une villa a Miami et mon yacht a Tahiti, par exemple…
Aujourd’hui j’avoue qu’un de mes moteurs c’est un certain confort financier… c’est aussi pour pouvoir éduquer mes enfants et leur donner les moyens, d’avoir le choix. Cette notion de choix est fondamentale.
Les nuits blanches et les weekends raccourcis, je vais les faire aussi parce que ce metier m’apporte beaucoup: dans ma connaissance, mon regard sur les autres, et sur le monde et en même temps sur ce que je peux apporter aux autres… J’ai la chance dans ce métier de pouvoir aider des collaboratrices et collaborateurs qui sont dans un schéma mental qui peut leur être dangereux et ils ont besoins de trouver des réponses. À mon “tout petit” niveau. je les aide à se poser les bonnes questions et il n’y a rien de plus beau qu’à la fin d’une intervention, quelqu’un qui vient vous voir et vous remercier.
C: Si tu pouvais choisir un intitulé un titre pour définir (aussi simple que possible) ce que tu fais? Dans ton travail et ta vie…
X: Deux sujets, qui ne sont pas de moi mais d’un client accompagné depuis de longues années c’est : Performance et Bien-être.
La performance avant le bien être, sachant que la performance n’est pas limité à l’aspect financier ou économique. C’est lié à une dynamique pour avancer, ou une dynamique pour se stabiliser car la performance est liée par rapport à moi, à ce que je veux faire… Si je réalise ce que j’ai envie de realiser, je vais me sentir bien.
C: Mais cette performance, elle est liée à tes convictions personnelles, non?
X: On ne peut pas s’ignorer en tant que personne, c’est un grand danger!
C: Tu dis ça mais… on est beaucoup dans le devoir plus que dans le ”je veux” et…
X: Après c’est le “pourquoi”. Forcément ce n’est pas un hasard. Il y a des éléments liés à l’environnement familiale et social… il y a une culture (école) qui va amener des éléments qui vont nous forger… La vrai question c’est: est-ce que fondamentalement j’ai ça en moi? et ce n’est pas rare de voir des personnes aller fondamentalement dans un autre sens.
J’ai un copain après HEC qui est parti faire Histoire parce qu’il s’est rendu compte que c’était pas son truc et tant mieux parce qu’il a pris conscience donc il s’est réaligné par rapport à ce qu’il a été donc je crois que … par rapport à l’évolution de l’humanité, par rapport à ce que l’on va vivre, un des éléments, des enjeux majeurs du point de vue individuel, c’est l’alignement. Ça va être la capacité de chacun a être aligné.
Si je reviens sur ce que je ressens, individuellement, c’est de garder cette logique quotidienne entre ce qui me fait plaisir. Pas plaisir au sens gourmandise mais dans lequel je vais être engagé, je vais me sentir dans la volonté d’avancer, je ne vais pas trainer des pieds. Donc quand une mauvaise nouvelle arrive, qu’est ce qui va faire que je vais la dépasser, à quoi je vais me raccrocher? Ça, ce sont des éléments qui sont des éléments qu’on oublie trop souvent, fondamentaux. Comment je fonctionne ? …
Je crois beaucoup en l’amour avec un grand A. Je pense que c’est un sentiment qui doit davantage nous animer. L’amour ça se reçoit et se donne… Quelque soit l’approche qu’on a du monde ou le regard qu’on a sur le monde, c’est un sentiment qui va libérer et aujourd’hui on a besoin de se libérer… devenir ce qu’on est réellement et de s’aimer individuellement. On manque beaucoup d’amour propre je trouve, et ça pour gagner de l’amour propre c’est revenir à ce qu’on est fondamentalement, nos organes, nos parents, nos experiences, nos choix, notre vie.
C’est en se reconnectant à soi que forcément on va gagner en alignement et on va réussir à être dans les meilleures dispositions possibles pour avancer dans un monde qui est très complexe et très déséquilibrant.
La balance de vie, la méditation et le sport…
Ma performance, elle est de tenir mon rythme. Je cours 15 km chaque semaine. C’est ma performance. Quoi qu’il arrive. Ma performance c’est d’être au rendez-vous chaque semaine parce que ça fait partie de mon équilibre de vie. Bien évidemment que ça me vide la tête, de me poser d’autres questions et d’être plus serein mais encore une fois, le plus important c’est de revenir à soi et de se dire, c’est quoi finalement la bonne façon d’être soi même?
Il y a une façon de vivre.
X: Qu’on le veuille ou non il y a une façon de vivre qui me rend bien. Dans cette façon de vivre, il y a effectivement le partage avec les amis autour d’un bon apéro que ce soit chez un ami, chez moi ou dans un bar du coin… Quand je parle de l’alignement, il faut être conscient de ce genre de chose et pas avoir peur de s‘affirmer…
“L’entrepreneuriat à la base c’est un métier”.
Aujourd’hui, les écoles de commerce devraient aller encore plus loin sur cet apprentissage. Pour faire face aux difficultés rencontrées en tant qu’entrepreneur, cette notion entre performance et bien-être me permet d’aller chercher encore plus ces plaisirs.
Si tu passes ces difficultés tu vas pouvoir accéder à ces moments qui te font du bien.
Pour retrouver ou découvrir la première partie de cet épisode (#4), c’est par ici.
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